J’avais donc décidé, aidé par le Service de Santé des Armées et le Commandement de l’Ecole Nationale des Sous-Officiers d’Active de mener ma propre enquête.
L’Institut Pasteur (C.Pereiz-Eid) analysait les Tiques recueillis et l’Unité des Rickettsies de Marseilles (Didier Raoult) les Sérologies.
Accessoirement, nous avions découvert les premier cas d’infection grave à Rickettsia Slovaca en France (mondial?).
Ce qu’on peut en retenir :
– c’est que les répulsifs utilisés contre les moustiques sont efficaces contre les tiques ;
– qu’en cas de morsure, on a 24 heures pour enlever la tique avant son 1er repas sanguin au cours duquel elle transmettra son microbe ;
– que la meilleure façon de l’enlever est simplement d’attraper avec précaution la tique le plus près de la peau entre ses ongles, et de la tirer gentiment. Toutes les autres méthodes (dévissage, asphyxie par corps huileux, anesthésie à l’éther, chauffage…) risquant de « stresser » la pauvre tique qui, du coup, injectera ses éventuels microbes.
Titres des articles:
Problèmes de santé provoqués par les tiques dans la région de Saint-Maixent l’Ecole (Deux Sèvres). Etude sur un groupe de militaires. T. Ho-Pun-Cheung, Lamarque R, Josse C, Perez-Eid I, Martenot G, Auzanneau G., Jalady A.-M., Niel G, Rey J.-L. Médecine et Armées. T.28; 235-240.
Effet protecteur de vêtements imprégnés de perméthrine vis-à-vis de D. Retinaculatus et D. Marginatus dans un biotope ouvert du centre-ouest de la France. T. Ho-Pun-Cheung, D. Lamarque, R. Josse, C. Pereiz-Eid, L .Niel, G. Auzanneau, J.L. Rey. Bulletin Société Pathologies Exotiques. 1999. 92. 5, 337-340.
« J’viens de voir en consult un sacré combattant, mâchoires serrées, prognathe façon néandertal. Avec son regard ténébreux, perçant, il était du genre: « j’suis pas un PD, j’suis pas là pour rigoler ».
Physiquement il ressemblait à Vin Diesel et intellectuellement à l’ancêtre de Stallone. Vous l’avez forcément croisé, mais afin de préserver son identité je ne dévoilerai que son prénom : John R.
Si je trouvais naturel, enfin plutôt habituel, qu’il marche avec des oursins sous les bras, un détail bizarre attirait mon attention: il semblait en avoir aussi dans la culotte… de gros oursins.
De sa voix de stentor: « Mon capitaine, j’ai un p’tit soucis »; et voilà-t-il pas qu’il baisse son froc!
L’effet de choc passé – j’ai cru qu’il s’était greffé un pénis de mammouth -, j’ai vu que son vaillant appendice génital rougeâtre n’était que monstrueusement boursoufflé.
Comme il renardait méchamment, j’ai mis mon pince-nez (toujours en avoir un sur soi contre les odeurs de pieds…), extirpé de ses muqueuses accueillantes une Tique bien repue et souriante.»
NB: Plutôt qu’un discours moralisateur sur l’hygiène d’un patient, mon truc du pince nez, est beaucoup plus efficace -et rigolo- pour la prise de conscience…